VOX — Centre de l’image contemporaine

Candice Breitz, _Soliloquy Trilogy_, 2000, images fixes tirées des 3 courts métrages vidéo sur DVD. Édition de 4 + 2 épreuves d’artiste. Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de Jay Jopling/White Cube, Londres.
Crédits

Candice Breitz
Le Mois de la Photo à Montréal

2007.09.07 - 10.20

Le Mois de la Photo à Montréal présente une exposition réunissant les travaux de l’artiste Candice Breitz s’inscrivant dans la thématique Explorations Narratives.

Dans sa démarche artistique, ses photographies et ses vidéos, Candice Breitz a recours à l’imagerie populaire pour démontrer l’absurdité de notre manière d’interpréter les stéréotypes. Grâce à des procédés humoristiques et subversifs, Breitz s’attaque aux conventions narratives du cinéma et de la culture populaire. Visant à définir l’essence de notre fascination envers les célébrités, l’œuvre The Soliloquy Trilogy (2000) est composée d’une triple projection juxtaposant des extraits de Sharon Stone dans le film Basic Instinct, de Clint Eastwood dans Dirty Harry et de Jack Nicholson dans Les Sorcières d’Eastwick.

Dans Soliloquy Trilogy, Candice Breitz a choisi trois films desquels elle a isolé un protagoniste et « coupé-collé » chaque scène dans laquelle ce protagoniste prend la parole. Les trois acteurs – Clint Eastwood, Jack Nicholson et Sharon Stone – se retrouvent ainsi dans une situation de monologue différente du scénario original. Ce procédé de montage ne tient pas compte du fil narratif original des films et force les acteurs à s’adresser directement aux spectateurs. L’évolution forcément limitée du rôle des acteurs dans ces films remontés réduit les figures hollywoodiennes à de simples stéréotypes d’elles-mêmes. Dans Aiwa to Zen (2003), Candice Breitz aborde la question de ses propres préjugés culturels. Avant de se rendre au Japon, elle a dressé la liste des 150 mots japonais qu’elle connaissait. Une fois là-bas, elle a invité une petite équipe d’acteurs japonais à mettre en scène des sketches sur leur vie quotidienne en les restreignant à n’utiliser que ces mots. Ce vocabulaire très limité se composait essentiellement de termes liés à la cuisine japonaise, aux biens de consommation et à la culture populaire. Dépourvues de toute cohérence de sens, les histoires mimées ont donné lieu à des scènes incarnant l’image simpliste que l’on se fait du Japon en dehors de ses frontières et qui représente le pays tel que l’imaginent les étrangers.

Le Mois de la Photo à Montréal