Period rooms
Thomas Bégin
Fondation Guido Molinari
2019.06.14 - 08.11
Thomas Bégin réalise une intervention spécifique dont le point de départ est l’espace de travail de Guido Molinari – son atelier en partie muséifié et exposé au public – et qui se décline dans tous les espaces d’exposition de la Fondation Guido Molinari. Faisant appel au dispositif de la period room, cet atelier placé sous vitrine révèle les traces, en couches multiples, du travail qu’y a réalisé le plasticien durant une vingtaine d’années. L’intention de Thomas Bégin est de déployer ces multiples strates temporelles en concevant l’atelier comme une « machine » de production où se sont succédé idées, expérimentations et travail en séries. À partir de cette « period mental room », Bégin a conçu différentes sculptures sonores, visuellement abstraites, musicalement concrètes, qui offrent un rapprochement avec les recherches conceptuelles et chromatiques de Molinari, avec lesquelles elles entretiennent un dialogue inattendu. Cette exposition fait suite à une recherche à laquelle l’artiste s’est consacré en résidence à la Fondation Guido Molinari au printemps 2019.
La period room offre une expérience spatiotemporelle hautement fascinante en campant ses visiteurs dans un intérieur reconstituant un passé qui semble être loin dans le temps et figé pour l’éternité. Ce vertige anachronique se trouve accentué lorsqu’un tel intérieur est reconfiguré à partir du présent par des interventions artistiques. Celles-ci font alors apparaître de nouveaux récits, autant historiques que fictifs, ou suscite des associations avec un temps pourtant révolu. Ce faisant, les interventions créent une ouverture provisoire dans le passé figuré par la period room, encourageant les visiteurs à y faire des expériences inédites.
Sous le commissariat de Marie J. Jean, cette manifestation artistique présente les expérimentations de sept artistes contemporains – Steve Bates, Thomas Bégin, Pierre Dorion, Frédérick Gravel, Jacqueline Hoàng Nguyễn, Jocelyn Robert et Claire Savoie – dans les intérieurs d’époque du Château Dufresne, du Château Ramezay, de l’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, de la demeure de sir George-Étienne Cartier et de la Fondation Guido Molinari. En parallèle, Klaus Scherübel réalise à VOX, centre de l’image contemporaine une intervention artistique qui, sous la forme de period rooms, reconstitue deux expositions organisées en 1947 par les artistes automatistes.
Cet événement est l’un des 200 projets exceptionnels soutenus par le programme Nouveau chapitre du Conseil des arts du Canada. Avec cet investissement de 35 M$, le Conseil des arts appuie la création et le partage des arts au cœur de nos vies et dans l’ensemble du Canada. Projet financé dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal conclue entre la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec.