Gilles Mahé
Gilles Mahé est né en 1943 en Bretagne.
Il travaille pour des magazines, en particulier à la régie publicitaire et touche à la conception graphique quand il décide, avec son épouse Michèle et leurs deux enfants, de voyager pendant plusieurs mois aux USA, en vendant des comptes rendus à la presse. Le stock de documentation et d’images ainsi constitué et le souhait d’échapper à une vie professionnelle classique le conduisent à travailler autrement, en se partageant entre une activité commerciale (magasins d’accessoires de décoration, mobilier) et l’exposition-événement dans un esprit collectif à partir d’images, d’actions, de situations (premières expositions : 35 avenue Foch, 1977 et 18 rue de Lourmel, 1978). Il crée avec des amis une société d’édition pour publier Gratuit (1979 à 1994) et d’autres projets éditoriaux. Il noue de solides amitiés artistiques à l’occasion de l’exposition À Pierre et Marie (1982-1984). Entre art d’attitude, édition, production d’images, peinture, travail conceptuel avec les mots et titres, commandes publiques et projets d’exposition en galeries, il travaille souvent de manière collective ou participative, avec des dispositifs singuliers (Extra rapide/Vite vraiment, galerie Gaston/Nelson en 1983). Il est actif désormais au seuil du monde de l’art et du marché (Rendez-vous au bar, FIAC de Paris en 1985). Pour 8 jours chez Samy Kinge (1987), il reconstitue son salon dans la vitrine de la galerie. Il reproduit des cartes postales de peintures classiques par scanachrome (Dix peintures de Gilles Mahé, 1988). Invité à la Villa Arson (Nice), il met sur pied Capital d’Essais (1989), dispositif d’archives interactif. Il travaille plus d’un an sous forme d’entreprise artistique (Gilles Mahé & Associés S.A., 1990 et crée Art/Gens au Centre Pompidou (au sein de l’exposition Art&Pub, 1990-1991)). Il tient ensuite un café parisien (Le Lafayette, 1991) en menant parallèlement de nombreux projets de toutes natures, dont des projets de commande (J’y étais, 1992; Parking Hoche à Rennes, 1994-1996). Il quitte Paris pour la Bretagne et dirige alors une école de dessin locale (Vitré, 1993-1996), puis une école de dessin par correspondance (N.C.D.G.Q.A.D., 1994-1997). L’usage de l’ordinateur personnel lui ouvre d’autres pratiques (images, dessin) pendant qu’il poursuit des projets de longue haleine comme Prix Choc (1994) ou GM joue au golf en pensant à Rudy Ricciotti (1993-1996). En 1996, il organise dans les boutiques du village breton où il vit l’exposition La Galerie du placard, avec une trentaine de participants, connus ou non. Pièces pour des collections publiques et privées, résidences-programme alternent avec le travail d’atelier, en particulier la reprise par le dessin d’images en vue d’un catalogue raisonné en bandes dessinées que la maladie va interrompre. Il est présent dans des collections privées et publiques (Fonds National d’art contemporain, Paris, plusieurs FRAC et en particulier le FRAC Bretagne). Une monographie parue en 2004 aux éditions Jean-Michel Place restitue ce parcours singulier.