MOMENTA x VOX
Mascarades. L’attrait de la métamorphose
2023.09.07 - 10.21
- Événements
Vendredi 8 septembre, à 15 h
Marianne Nicolson. Visite commentée
Samedi 9 septembre, à 17 h
L’Empremier. Live at Beaubassin (1970). Projection en présence de Rémi Belliveau
Mercredi 11 octobre et mardi 17 octobre, à 17 h 30
Rémi Belliveau. Atelier : Phonostalgies
Pour sa 18e édition, MOMENTA Biennale de l’image présente Mascarades. L’attrait de la métamorphose. Élaborée par la commissaire Ji-Yoon Han, cette édition a pour ambition d’exposer les dynamiques de visibilité et d’invisibilité façonnant les relations entre soi et l’autre, entre l’humain et son environnement, que celui-ci soit végétal, animal ou technologique.
Déployée dans une quinzaine de lieux à travers la métropole, la programmation de la Biennale mettra en dialogue 23 artistes de l’étranger et du Canada, représentant 15 pays ainsi que 4 provinces et 4 nations autochtones. D’une exposition à l’autre, des processus de transformation, de mimétisme et de mutation s’activeront et interrogeront les fonctions de l’image, entre représentation et métamorphose.
Les expositions, la publication ainsi que l’ensemble des activités publiques de la biennale s’articuleront autour de ce thème. Les expositions feront parade, tel un cortège de situations surprenantes: des humain·e·s qui dialoguent par l’entremise d’imitations de perroquets; un céphalopode qui se dandine sur une chanson de Whitney Houston; des personnes complexées de chanter qui forment une chorale; un scorpion, une chauvesouris et un serpent qui unissent leurs voix dans une musicale satirique; et plus encore. Consultez le programme
Dans le cadre de cette nouvelle édition de MOMENTA, VOX a le plaisir d’accueillir les expositions individuelles des artistes Rémi Belliveau, Tuan Andrew Nguyen et Marianne Nicolson.
Rémi Belliveau
Dans la peau de l’histoire. Becoming Joan Dularge
L’Empremier. Live at Beaubassin (1970) (2023) nous transporte dans un amphithéâtre où le groupe musical de Joan Dularge, L’Empremier, se produit en concert pour la caméra. Pastiche du film culte Pink Floyd: Live at Pompeii (1974) réalisé par Adrian Maben dans les ruines désertes de la cité antique, l’œuvre de Belliveau met en scène une histoire fantasmée du rock acadien, où les classiques de Zachary Richard, de Beausoleil Broussard, de 1755 et de Rocambole sont réinterprétés par des musicien·ne·s professionnel·le·s contemporain·e·s, pinkfloydisés et ultimement joandulargisés. Les trésors romains qui faisaient office de décor sont remplacés, pour le spectacle à Beaubassin, par des créations de l’artiste contemporain acadien Paul Edouard Bourque. En plus de l’exposition à VOX, s’ajoutent les archives de Joan Dularge, qui seront présentées dans la salle de consultation d’Artexte, au troisième étage du 2-22.
Rémi Belliveau est soutenue par La Fondation Claudine-et-Stephen-Bronfman et le programme MOMENTA x RBC Fondation.
Tuan Andrew Nguyen
Le spectre des ancêtres en devenir
L’installation vidéo à quatre canaux de Tuan Andrew Nguyen explore un pan méconnu de l’histoire coloniale : les histoires d’amour et d’arrachement vécues par des centaines de femmes vietnamiennes et de tirailleurs sénégalais enrôlés dans l’armée française en Indochine au cours de la première moitié du XXe siècle. La figure maternelle est au cœur de cette cocréation polyphonique et intergénérationnelle qui vise moins à reconstituer l’histoire qu’à forger une contre-histoire. Chacun·e à leur tour, des membres de la communauté vietnamo-sénégalaise à Dakar lisent à voix haute des conversations fictives avec ou entre leurs parents et grands-parents, tandis que d’autres se glissent dans la peau des ancêtres. En contrepoint à cette narration défilent des images d’archives contextuelles qui laissent progressivement place à des portraits de famille.
Marianne Nicolson
Tawi'stalisala (marcher autour du monde). Réclamer l'intangible
Artiste, chercheuse et activiste de la nation Musgamakw Dzawada’enuxw, Marianne Nicolson met son art au service de la défense des droits des peuples autochtones sur leur territoire ancestral et de la préservation des rituels sacrés de sa communauté à Gwa’yi (Kingcome Inlet). Les œuvres que Nicolson présente dans le contexte de l’art contemporain émanent d’une réflexion sur le médium photographique, que l’artiste soumet à ce qu’elle nomme une « appropriation renversée », en réponse aux gestes d’expropriation et d’appropriation continuellement exercés sur les peuples autochtones. À VOX, Nicolson déploie des dynamiques d’exposition et d’occultation, de dépossession et de réappropriation, à partir d’un face-à-face saisissant. Nicolson instaure ainsi un espace de reconnaissance, de négociation et ultimement de démantèlement de la violence. En cela, elle réactualise dans l’exposition le principe du potlatch, soit la réciprocité du don et du contre-don.