François Lemieux
Un soleil difficile
2017.01.14 - 03.18
This exhibition of works by François Lemieux examines the multiple uses of the metaphor of transparency, and the changes it has undergone in Modernity. In the 1920s, in glass architecture, transparency was, amongst other things, a symbol of a positive social transformation—a radical political emancipation, even—before undergoing rapid evolution and transfiguration, eventually nurturing a fair share of the dreams of objectivity, optimization, fluidity, acceleration and hygiene so characteristic of our modern world.
Through the meaning, the paradoxes and the imagery that it mobilizes, transparency now informs not only contemporary ethical and political representations but also industrial aesthetics, architecture, communications, as well as abstract algorithmical and statistical machines. Using these perceptible evidences, this exhibition seeks to identify, in a world wearied and disoriented by all that persists under the name of “crisis”, what the concept of transparency can tell us about the dreams of opacity and the nightmares that haunt our time.
ROBIN SIMPSON
Friend,
That feel when you ran from the station. Your coat buttoned tight. Passing family and familiars as strangers. When you refused to sign your name. When you disowned your ideas, dodged the camera and held your tongue.
When you found a hotel. A room. And closed the door. When I followed and knocked.
I’m paraphrasing here, reading us into Brecht’s Hand Oracle for City Dwellers, a collection of poems from which you draw the title of one of your works. To those behind the door, Brecht advised to keep it shut: “Cover your tracks!” After reading this I wrote to you asking what a “track” was. You answered: “Unlike other animals, humans can cover their tracks, they can lie, they can cheat.”
Continue reading Robin Simpson’s essay
Notre futur sera éclatant : la lumière et la ville réenchantée
JOSIANNE POIRIER
Vu d’un avion, le paysage nocturne de la ville évoque un bijou scintillant, un alliage de matériaux précieux. Cette image idéalisée se constitue à partir d’un jeu complexe d’ombre et de lumière, de composantes magnifiées par l’éclairage et d’autres confinées à la pénombre, comme effacées du portrait d’ensemble. Révélation et occultation constituent les facettes antinomiques d’un même phénomène, celui qui consiste à mettre en scène l’espace urbain par la lumière – éclairage architectural, projection vidéo monumentale, œuvres d’art médiatique, etc. Jouissant d’un vif engouement depuis le début du XXIe siècle, ces pratiques esthétiques se voient conférer le pouvoir de réenchanter la ville.
Continue reading Josianne Poirier’s essay (in French)
Le nomos du verre
ÉRIK BORDELEAU
L’art est un moyen d’éprouver le devenir de l’objet, écrivait Chklovski. C’est précisément ce que François Lemieux se propose de faire avec Un soleil difficile, une exposition dans laquelle il investit la figure à la fois mythique et architecturale du verre comme médium et révélateur de notre modernité.
Au plus loin du schéma hylémorphique qui suppose une matière inerte et une forme toute-puissante, Lemieux envisage le verre comme un flux de matière qui serait toujours déjà aussi une sorte de flux de conscience — une matière non pas tant soumise à des lois de la nature que possédant son propre nomos. Du verre soufflé artisanal aux cristaux liquides sursaturés de Times Square en passant par la fibre optique et les infrastructures de la gouvernementalité algorithmique, Lemieux trace une ligne d’erre qui épouse la pulsation historique et anonyme du verre, laquelle coïncide avec l’accélération même de notre civilisation.
Continue reading Érik Bordeleau’s essay (in French)
This exhibition is presented with the support of Conseil des arts et des lettres du Québec, and the precious contribution of OBORO and VU.